Nadi sodhana ??? La respiration alternée
- Le Studio
- 29 avr.
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L’objet du hatha yoga est l’harmonisation et l’union de la force mentale et de l’énergie vitale pour élever la conscience de l’individu. Un peu à l’image des pôles positif et négatif d’un circuit électrique, deux voies majeures se partagent le trajet de ces forces dans le corps, Ida et Pingala. Ida est attribué au mental et circule sur le côté gauche du corps tandis que Pingala qui correspond à l’énergie vitale et se place sur le côté droit du corps. Dans le yoga, ces canaux ou flux énergétiques se nomment les nadis. Ils sont des milliers dans le corps, mais avec la Sushumna qui correspond au canal de la moelle épinière, Ida et Pingala sont les trois principaux.
Ainsi Nadi Shodhana Pranayama est un terme sanskrit qui vient de « Nad » qui signifie « courant », en faisant référence aux canaux du système énergétique et de « shodhana » qui signifie « purifier ». Pranayama est un terme plus large qui englobe toutes les techniques de yoga qui ont trait à la maîtrise du souffle. Cette technique de yoga est ainsi une respiration qui permet la purification des canaux du système énergétique.
Que dit la science sur la respiration alternée ?
Bien qu’ayant des sources lointaines dans la tradition du yoga, nadi shodhana a fait l’objet d’études qui lui offrent une autre forme de légitimité et qui confirment ses effets sur la santé physique et psychique.
C’est le cas de l’International Journal of Research and Analytical Reviews qui d’après son étude « Role of Nadi Shodhana pranayama in the management of hyperventilation syndrome » publiée en 2018 montre que cette respiration apporte tranquillité et relaxation mentale et qu’elle permet également de supporter une plus grande rétention de dioxyde de carbone ce qui conduit à la guérison de patients souffrant d’un syndrome d’hyperventilation.
Une autre étude de ce journal publié en 2013 « Effect of nadishodana pranayama on cardiovascular parameters among first year MBBS students » montre que cet exercice augmente les performances cardiovasculaires et stimule le système nerveux parasympathique qui permet de ramener l’organisme à un état de calme après une période de stress.
Un dernier exemple vient d’une étude du Thai Journal of Physiological Sciences de 2005, intitulée « Immediate effect of « Nadi-Shodhana pranayama » on some selected parameters of cardiovascular, pulmonary, and higher functions of brain » qui montre que la pratique de Nadi Shodhana améliore les fonctions cardiaques et pulmonaires. Cette étude révèle aussi que cette technique, en offrant une meilleure réponse au stress émotionnel, physique et mental permet d’améliorer son efficacité au travail, sa capacité d’apprentissage et même sa capacité à résoudre des problèmes mathématiques.

Positions pour pratiquer
Cette technique de respiration est douce, progressive et accessible à tous à condition de prendre quelques dispositions. Pour ce pranayama deux éléments posturaux sont importants, l’assise et la position de la main au visage.
Pour l’assise ce qui est important, c’est d’abord le confort bien entendu mais c’est aussi la position du dos. Ce dernier doit rester bien droit pour faciliter la circulation énergétique et conserver un esprit alerte. Maintenir un dos droit a aussi l’avantage de muscler le dos, c’est ainsi un gage de bonne santé. On peut donc très bien pratiquer sur une chaise. Néanmoins, une assise au sol, si votre souplesse vous l’accorde sera davantage préconisée. En effet, les postures assises de yoga auront l’avantage de bloquer naturellement les pertes énergétiques du bas du corps et de guider au contraire ces courants praniques plutôt autour des chakras et des flux énergétiques. Parmi les postures de yoga les plus adaptées pour cette respiration il y a sukkhasana, la posture aisée ou le tailleur, vajrasana, la posture de la foudre ou du diamant, ardha padamasana, la posture du demi-lotus ou encore padmasana, la posture du lotus.

Pour ce pranayama il est également nécessaire de maintenir la main droite au visage. Pourquoi la main droite me direz-vous ? Et bien car en plaçant la main droite au visage nous exerçons une pression au niveau de l’aisselle droite qui inhibe un peu les tendances dominantes du système nerveux sympathique, qui s’active en réponse à un stress. Pour faire le parallèle énergétique, ce blocage limite la circulation de pingala pour favoriser de manière subtile ida. La main qui sera au visage sera ainsi toujours la main droite, avec l’index et le majeur tendus et l’annulaire prêt à boucher la narine gauche et le pouce prêt à boucher la narine droite. Il faut être vigilant de maintenir la main droite au visage avec le moins d’effort possible. C’est un entraînement avant que cela soit une habitude mais veillez à détendre l’épaule et à ramener le coude au plus près de la poitrine.

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